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• L’édito : « La force d’un seul impacte la résilience de tous »

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L’histoire informatique française est jalonnée de parcours d’hommes et de femmes d’exception qui ont toutes et tous apporté leur pierre à quel que niveau que ce soit pour faire de notre pays une terre d’innovation et de technologies. Chez BFM Business, nous mettons souvent en avant des entrepreneurs, ces héros de l’ombre qui participent au succès de nos entreprises et de nos économies. La cybersécurité n’échappe pas à la règle avec, une fois n’est pas coutume, un coup de projecteur sur Michel Van Den Berghe qui vient de recevoir sa médaille de Chevalier de la Légion d’Honneur.

« La force d’un seul impacte la résilience de tous »

Ce titre, c’est l’une de ses devises que j’ai un peu détournée pour l’occasion. Michel Van Den Berghe, personnalité bien connue dans le monde de la cyber a coutume de répéter en effet que « la faiblesse d’un seul impacte la résilience de tous ». Sous entendu, sans parler entre pairs, sans échanger, sans collaborer, les patrons de la sécurité des entreprises et administrations vont vite se retrouver isolés face au péril de la cybercriminalité. Cette maxime, il l’a inscrite en lettres d’or sur le fronton des Riams, l’une de ses créations, un évènement qui réunit chaque année la crème de la cybersécurité française qui échange « sous cloche » pendant trois jours sur tous les sujets du moment. Cet évènement est l’une de ses premières réussites. Pas un RSSI de grand groupe ou d’une grande administration ne manque à l’appel. Une communauté qui s’est soudée au fil des années et des éditions des Riams pour s’entraider et mieux répondre individuellement ou collectivement aux innombrables attaques que subissent au quotidien les organisations de toutes tailles.

Un entrepreneur au cœur du groupe Orange

Cette capacité à rassembler, Michel Van Den Berghe l’a déjà mis à profit en 2002, lorsqu’il fonde son entreprise Atheos, spécialisé dans le management d’identité, d’audit et de sécurité. Tombé très tôt dans la marmite de la tech, diplômé de la Faculté de Mons, c’est véritablement avec Atheos qu’il forge son expertise cyber. Il convainc plusieurs grandes entreprises à adopter ses solutions ; et finit par se faire remarquer par le Groupe Orange, alors dirigé par Stéphane Richard, qui lui propose de racheter au milieu des années 2010. On se dit alors qu’il va patienter quelques mois au sein de l’opérateur, régler les détails de l’acquisition puis reprendre son indépendance et sa vie d’entrepreneur. Rien de tout cela. Il persuade Stéphane Richard que la cybersécurité a bien entendu toute sa place dans l’offre d’Orange, mieux, que cette activité doit devenir une entité à part entière du groupe. Il devient ainsi à l’été 2014, le directeur général d’Orange Cyberdéfense, une division dédiée à la cybersécurité qui pèse à ce jour 1 milliard d’euros, forte de plus de 3000 experts dans le domaine. Cette vie d’entrepreneur il va en fait la poursuivre au cœur même de l’opérateur, jouissant d’une certaine indépendance et de la confiance de son management.

Fort de ses convictions il convainc le Président Macron et créé le Campus Cyber

Une confiance qu’il va aussi gagner au plus haut sommet de l’Etat en réussissant à convaincre le ministre puis Président Emmanuel Macron, ainsi que le Premier ministre de l’époque Edouard Philippe, de lui confier les clés d’un projet qu’il nourrit depuis sa visite au grand centre de cyber israélien Beer Sheva, installé aux portes du désert du Néguev, la référence mondiale de la cybersécurité. Nous sommes en 2019, le concept du Campus Cyber voit alors le jour. Le principe : sur plus de 25 000 mètres carrés, le site de La Défense s’imposera quelques mois plus tard, le Campus Cyber va rassembler l’élite de la cyber française. Des laboratoires, des universités, l’Armée, la Gendarmerie mais également de grandes entreprises utilisatrices, des startups vont y établir le siège de leur défense cyber. La force de l’un pour les autres à nouveau. Vous bloquez sur un sujet, vous finirez bien par croiser celui ou celle qui aura la solution à votre problème dans l’ascenseur, à la cafétéria ou en allant directement le voir deux étages plus bas, alors qu’il ne fait en aucune façon partie de votre organisation. Inauguré début 2022, ce campus fait aujourd’hui des émules en région et devient un point d’ancrage fort de la cybersécurité française. Entretemps, Michel Van Den Berghe a quitté Orange pour se consacrer entièrement à ce projet.

2024, une nouvelle aventure entrepreneuriale avec Seclab

Mais son caractère d’entrepreneur va reprendre le dessus en 2024. Persuadé de la bonne mise sur orbite du Campus Cyber (il vient d’en quitter la direction), Michel Van Den Berghe est à l’affût d’autres projets. Et c’est aujourd’hui l’aventure Seclab qui l’accapare. Développé chez EDF pour sécuriser ses propres infrastructures en dehors de tout lien avec internet, Seclab va sortir du giron du géant de l’électricité pour prendre son envol avec aux manettes… Michel Van Den Berghe. Et l’aventure continue.

Cette semaine, ce personnage discret, mais ô combien talentueux a donc été honoré et élevé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur. C’est bien l’hommage que l’on pouvait attendre de l’Etat Français pour cet entrepreneur, fidèle à ses engagements de toujours et qui porte haut les couleurs de la cybersécurité. Félicitations à lui.

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