La technologie LiFi, nouvelle coqueluche des missions spatiales
La lettre de Frédéric Simottel n°61
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L’édito: “ La technologie LiFi, nouvelle coqueluche des missions spatiales” par Frédéric Simottel
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3…2…1… Allumage, décollage. Opération réussie pour le vol inaugural de la fusée Ariane 6 cette semaine, sur la base de Kourou en Guyane. Un succès pour l’industrie aérospatiale européenne qui doit désormais relever son défi d’assurer une montée en cadences de production pour assurer sa compétitivité, sa souveraineté mais aussi démontrer ses capacités d’innovation et notamment dans la cybersécurité, un sujet de moins en moins négligé dans ce domaine
La technologie LiFi, nouvelle coqueluche des missions spatiales
Trois avions Rafale pour protéger le lancement de la fusée Ariane 6 et des bataillons de l’Armée pour sécuriser le site. Voilà pour la protection physique. Il va s’en dire que d’importants moyens ont également été déployés pour cyber-protéger le fleuron de notre programme spatial européen. Les défis sont énormes en termes de mesure de protection dite robuste.
Plans de conception et données de vol : des cibles de choix pour les cyberattaquants
Au-delà des évidentes campagnes de formation et de sensibilisation des collaborateurs internes ou externes et des partenaires, l’un des sujets essentiels porte sur la protection des données sensibles : plans de conception, logiciels de contrôle, protocoles de communication sont des cibles de choix pour les cyberattaquants rodés aux opérations d’espionnage industriels. Ils cherchent également à mettre la main sur des informations confidentielles autour des partenariats industriels, des budgets et des stratégies de développement. Cela peut aller jusqu’auxrisques d’atteintes à la Souveraineté et à la Sécurité Nationale.
La délicate sécurisation des communications
Place ensuite à la délicate sécurisation des communications. La cyber doit bien entendu s’appliquer à la télémétrie. C’est-à-dire aux données envoyées entre la fusée et les stations terrestres. Pare-feux et autres solutions de détection d’intrusion doivent également protéger les infrastructures au sol (installations de lancement, centres de contrôle, etc) contre les cyberattaques susceptibles de causer des dommages physiques ou de perturber les opérations. Une protection qui doit s’étendre enfin à la fusée elle-même, à ces systèmes de commande et de contrôle ainsi qu’à tous ses systèmes embarqués.
La technologie LiFi, nouvelle coqueluche des missions spatiales.
A ce sujet, ce vol inaugural d’Ariane 6 a intégré la technologie réseaux de communication sans fil Lifi (Light Fidelity), conçue par la société française Oledcomm, une spin-off de l’Université Paris Saclay. Différente du Wifi qui utilise des ondes radio, le Lifi s’appuie sur la lumière visible pour transmettre des données. Cette technologie exploite des sources de lumière à base de Leds pour émettre des signaux lumineux ensuite captés par des récepteurs. Ces signaux sont envoyés en modulant l’intensité lumineuse à des fréquences élevées (jusqu’à plusieurs Gigahertz). Les Leds s’allument et s’éteignent plusieurs millions de fois par seconde, autorisant, comme pour un code en Morse, la transformation des informations sous forme binaire (0 ou 1). Plus rapide que le Wifi, et moins consommateur d’énergie, le Lifi présente un autre avantage : la sécurité. Etant donné que la lumière ne traverse pas les murs, le LiFi se révèle plus sécurisé contre les interceptions et permet donc une connexion sans fil ultra-sécurisée et sans interférence, idéal pour des missions spatiales.
Quant aux expérimentations elles-mêmes, les capteurs LiFi ont, dans le cadre de cette mission, échanger des données entre eux au moment du décollage, permettant aux équipes au sol d’étudier les performances de communication et de s’assurer que le système est suffisamment robuste pour résister aux rigueurs du lancement. L’expérience LIFI pourrait ensuite simplifier le processus d’intégration des charges utiles sur Ariane 6 car, à l’avenir, la technologie Li-Fi pourrait être utilisée pour communiquer entre les composants du lanceur au lieu de câbles, réduisant ainsi la masse embarquée et donc la quantité de carburant nécessaire, ce qui pourrait avoir un impact sur l’empreinte carbone associée.
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